UNE DéCOUVERTE FORTUITE AU GOûT D’éRABLE

Un nouveau produit de l’érable arrive tranquillement sur le marché et pourrait bien apparaître prochainement sur la liste d’ingrédients de certains breuvages. Le nectar d’érable, aussi appelé eau d’érable concentrée, est issu de l’évaporation sous vide de la sève réalisée par un nouvel appareil 100 % électrique. Le procédé est plus propre et permet de conserver davantage de nutriments.

Tout a commencé il y a cinq ans alors que le département de recherche et développement de l’entreprise Équipement d’érablières CDL, basée en Chaudière-Appalaches, a voulu développer un évaporateur complètement électrique, raconte le vice-président Marc-André Chabot.

À force d’essais et d’erreurs, l’équipe s’est rendue compte qu'en descendant la température d'évaporation, le produit obtenu était différent du sirop d’érable. Ce dernier étant cuit à une température élevée, la caramélisation lui confère une saveur particulière. En diminuant la température pour concentrer l’eau d’érable sous-vide, Marc-André Chabot et son équipe ont trouvé un produit au goût plus subtil.

De fil en aiguille, en faisant nos tests, on a découvert qu'on avait créé peut-être un nouveau produit de l'érable.

Sucré, mais pas caramélisé, le nectar d’érable est une découverte fortuite, mais fort prometteuse, croit Marika Chabot, une jeune ingénieure récemment recrutée, qui est responsable du nouveau produit.

En descendant la température d'évaporation, on est en mesure de garder plus de nutriments dans le nectar d'érable, souligne-t-elle.

Accepté par l’industrie

L’organisation des Producteurs et productrices acéricoles du Québec (PPAQ) a joint le projet il y a trois ans. La Régie des marché agricole a homologué la vente du concentré en avril 2023. Seuls deux autres produits de l'érable figurent sur cette liste soit l’eau d’érable et le sirop d’érable.

Le concentré d'eau d'érable est un produit plus stable et qu'on est capable d'entreposer à température pièce, souligne Guillaume Provost, directeur mise en marché innovation pour les Producteurs et productrices acéricoles du Québec.

Ce dernier voit dans l'eau d'érable concentrée un produit idéal comme agent sucrant pour l’industrie de la transformation alimentaire.

Ça amène une possibilité d'aller dans des industries où le sirop d'érable n'est pas présentement. Il n'y a pas trop de cannibalisation. Des fabricants de boissons sucrées ou encore des distilleries pourraient par exemple troquer l’utilisation de sucre raffiné pour le nectar, croit-il.

PPAQ planche en ce moment sur la mise en marché du nouveau produit qui est déjà en test chez quelques transformateurs.

Déjà des producteurs de breuvages et des distilleries ont manifesté leur intérêt pour le nouvel agent sucrant, reste à voir s'il vont l'adopter et surtout si les acériculteurs accepteront d'investir pour acheter ce nouvel évaporateur.

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